21/08/2012
Algérie

Canicule, ramadhan et robinets secs, inoubliable été 2012

Robinets à sec en pleins mois de juillet-août. L'année 2012 est
difficile pour les jeûneurs. Alger, Oran, Annaba, Bordj Bou Arréridj,
Tizi Ouzou, Tipaza, Blida... presque toutes les wilayas du pays
connaissent des coupures répétées d'eau. Parfois même, son absence des
foyers des jours durant. Cela se passe dans les régions reculées du pays
mais aussi dans les grandes agglomérations urbaines. À la rue Ferhat
Boussaâd (ex-Meissonnier), dans la commune de Sidi M'hamed, au cœur de
la capitale, tout un bâtiment crie sa détresse. Manque d'air, d'eau...
et de considération. Le calvaire au quotidien à pour cause des travaux
de revêtement (ou autre) à propos desquels les habitants sont très peu
informés. À Bordj Bou Arreridj, cité Mohamed Khemisti, bâtiment C, cela
fera bientôt quinze jours depuis que le précieux liquide ne coule plus
des robinets, au quatrième étage. Elle a déserté les lieux sans
prévenir. Ammi Larbi, sexagénaire à la retraite, a appris que cela
proviendrait de travaux au niveau d'un autre quartier de la ville.
L’épouse du vieil homme et l’une de ses filles  passent des nuits
entières près du robinet. Elles n'attendent pas l'eau, elles la
guettent. Un jeu de cache-cache. Au chat et la souris. Une goutte, deux
gouttes et puis rien. Au moment de fermer l’œil, une autre goutte
annonce son arrivée. À peine l’œil ouvert, l'eau disparaît.

Le reportage de Karima Mokrani, La Tribune (Alger) – AllAfrica 31-07-2012